On m’a souvent dit que j’étais forte.
Et longtemps, je l’ai porté comme une évidence. Forte dans les épreuves, forte dans l’organisation, forte dans la parentalité. Celle sur qui on peut compter, celle qui gère, qui reste debout, même quand ça tangue.
Mais être forte tout le temps, ça isole.
Parce que les autres oublient que tu peux, toi aussi, avoir besoin. Et le jour où tu flanches, personne ne comprend tout de suite. On croit que tu exagères, que tu dramatises. Et toi, tu continues, parce qu’on t’a mise dans cette case. Jusqu’à ce que ton corps, ton moral, ta vie disent stop.
Le jour où j’ai touché le fond, j’ai vu le monde autrement. La bascule, elle est venue avec un événement brutal : l’accident de mon frère en avril 2016, l’expression le ciel m’est tombé sur la tête avait pris tout son sens et le ciel sur la tête c’est très très lourd. Ce jour-là, j’ai plongé. Et pour la première fois, ceux qui me prenaient pour le pilier m’ont vue tomber. J’étais épuisée, sidérée, incapable de tout porter comme avant. Et à ce moment-là, j’ai entendu mes cousines dire :
“Ya Nadia, tu as toujours été notre pilier. Mais là, tu es à terre. On va prendre le relais.”
Et elles l’ont fait.
Dans la prière, dans la logistique, dans l’écoute. Elles ont pris leur place pas pour me remplacer, mais pour me soutenir. C’est là que j’ai compris : être forte, ce n’est pas être seule.
Tenir sans jamais flancher, ce n’est pas de la force : c’est de la survie
Pendant longtemps, j’ai pensé que demander de l’aide, c’était un aveu d’échec. Mais non. Demander de l’aide, c’est un acte de lucidité. C’est dire : je veux continuer, mais pas au prix de moi-même. C’est poser ses limites avant qu’elles nous explosent à la figure.
C’est ce que j’ai fait récemment, dans une autre sphère de ma vie. Je suis allée chercher de l’aide. J’ai dit : “Je ne vais pas bien. J’ai besoin de comprendre. J’ai besoin de soutien.” Pas dans les cris. Pas dans le chaos. Juste dans un constat posé, assumé.
Et tu sais quoi ? C’est cette démarche-là qui m’a relevée.
Il faut qu’on en finisse avec l’injonction à la force
Surtout quand on est une femme. Une mère. Un pilier pour les autres. On a le droit de craquer. Le droit d’avoir besoin. Le droit de dire “je n’y arrive plus.” Et ça ne nous rend pas faibles. Ça nous rend humaines.
Il faut qu’on s’autorise à dire stop. Il faut qu’on accepte de laisser d’autres prendre le relais même temporairement. Parce que c’est dans ces moments-là qu’on découvre les vrais liens. Ceux qui ne te laissent pas sombrer.
Et toi, tu t’accordes ce droit-là ? Celui de ne pas être infaillible. Celui de demander. Celui de tomber… et d’être relevée par les autres. Parce qu’entre nous soit dit, être forte, c’est aussi savoir quand on ne peut plus l’être. Et c’est à ce moment-là, quand on baisse enfin la garde, que le vrai courage commence.
Merci de m’avoir lu et Sois fortifié dans cette démarche!
Xoxo 💋
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