J’ai reçu cette question sur Instagram et elle a fait écho. Parce qu’on en parle rarement, on parle de l’ex, de la rupture, du deuil amoureux…Mais qu’en est-il de ceux qui gravitent autour ?

« Hello Nadia, J’ai une question. Comment as-tu géré l’entourage de ton ex-conjoint ? J’ai voulu faire ça avec maturité, mais là je n’y arrive plus. Je voulais au moins garder le parrain de mon fils, mais pour ma paix je me dis : allez, tout le monde – y compris le papa – est bloqué. »

La famille de l’autre, ses amis, ses proches, ses “entre deux”… Que fait-on d’eux quand l’histoire s’arrête ? Est-ce qu’on garde le lien ? Est-ce qu’on coupe ? Est-ce qu’on attend ?

Une citation congolaise dit “Moto na moto na moto na yé”

Chez les Congolais, on dit : “Moto na moto na moto na ye” = chaque personne a sa personne. Et dans les séparations, c’est souvent ça : l’entourage se tourne naturellement vers leur personne. Vers ton ex. Pas vers toi: Pas par méchanceté, Pas forcément par lâcheté, Mais parce que c’est humain et il faut l’accepter, ne pas s’y accrocher, ne pas le prendre pour soi.

Faut-il garder des liens ou tout couper ?

Avec le recul, et après avoir échangé avec beaucoup d’autres personnes dans la même situation, voici ce que je retiens et ce que je conseille.

1. Pourquoi veux-tu garder ce lien ? : Pose-toi la vraie question : Est-ce que cette relation te fait du bien ? Ou est-ce qu’elle te relie (encore) à ton ex, à ce que tu n’as pas digéré, à ce que tu espérais sauver ? Si c’est la deuxième option, sois honnête avec toi-même. Ce n’est pas une relation saine. C’est un prolongement inconscient de la rupture.

2. Tu ne dois rien à personne : Même s’il y a eu des années d’échanges, même s’il y a des enfants, même si tu as été proche de cette famille ou de ces amis. Tu ne leur dois rien et surtout pas au détriment de ta paix intérieure.

3. Suis ton confort émotionnel : Si le simple fait de voir leur nom s’afficher t’angoisse, si chaque interaction te ravive des blessures, si tu sens que tu te forces… Alors ce n’est pas bon pour toi. Mettre une pause, c’est sain. Couper, parfois, c’est nécessaire. Tu n’as pas à te sacrifier sur l’autel de la “maturité”.

4. Et s’il y a des enfants ? : Alors oui, il peut y avoir des croisements, des situations de politesse minimale, et dans ce cas, “bonjour – bonjour” suffit amplement. Pas besoin de prolonger, pas besoin de se forcer à la cordialité prolongée si ça te coûte.Tu peux être polie, sans être disponible. Présente, sans être connectée émotionnellement.

5. Faut-il bloquer tout le monde ? Pas forcément: Personnellement, je n’ai bloqué personne. Mes partages sont visibles, et c’est ok tant que je ne reçois aucun message qui perturbe ma paix. Tu peux poser une distance sans agressivité. Tu peux choisir ce que tu veux donner ou non sans fermer brutalement toutes les portes. Et si un jour la présence virtuelle devient trop lourde, alors tu ajusteras, à ton rythme.

6. Et s’ils veulent rester en contact avec toi ? : Demande-toi : est-ce qu’ils veulent vraiment être en lien avec toi, ou est-ce que c’est de la politesse, de la curiosité, un malaise mal géré ? Si tu sens que c’est tiède ou flou, n’insiste pas. Tu mérites des relations claires, solides, choisies.

7. Autorise-toi à faire du tri : Une rupture, ce n’est pas seulement dire au revoir à une personne. C’est parfois dire au revoir à un écosystème entier, ce que j’appelle « le cercle » dans mes stories. Et c’est normal. C’est même parfois une libération. Tu as le droit de ne garder que ce qui t’élève. Pas ce qui t’oblige à rester dans un entre-deux émotionnel.

8. Et si on ne décidait pas tout de suite ? : Tu n’as pas à trancher tout de suite. Tu n’es pas obligée de dire “je garde” ou “je coupe”. Parfois, la vie se charge de faire le tri à ta place. Les silences, les absences, les distances… sont déjà des réponses. Observe. Note. Et choisis quand tu seras prête.

Mon vécu : le tri s’est fait tout seul

Je n’ai pas eu besoin et le temps de me poser trop de questions : personne ne m’a demandé ce qui s’était passé, personne ne m’a demandé comment j’allais, pas d’ invitation, pas de joyeux Noël ( seule une personne), pas de joyeux anniversaire (les stories ont été vu par tout le monde, pas de like, pas de commentaire), aucun coup de fil. J »ai eu des échanges ne pour me dire que c’est du gâchis, fallait que je pense aux enfants, à la piscine, rien d’intéressant de la culpabilisation et c’était malveillant à mon sens, j’en avais déjà parlé, la tournure ne m’a pas plu, pourquoi j’ai dit stop, mes émotions, ça intéressait personne? par contre je devais rester…. à ce jour un seul contact, la nièce commente, like, envoie des messages un peu moins qu’avant mais on va dire que c’est le seul lien. Ceci dit hormis l’entourage restreint de la famille proche, il n’a pas/plus d’amis ou de collègues qu’on côtoyait : Je réponds donc à la question non je n’ai rien eu à gérer, tout s’est fait seul au rythme de la sélection naturelle? et c’est Okayyyy!

Une réalité plus large

Ce que je partage ici ne s’applique pas qu’aux ruptures amoureuses. Tu vis la même chose quand : tu quittes un travail, une amitié s’éteint, tu sors d’un groupe ou d’un projet, tu prends une distance familiale. Tu croyais que certains liens étaient solides, “à part”, mais une fois que tu n’es plus “dans le système”, tu n’es plus dans le paysage et là encore, moto na moto na moto na yé : chacun se tourne vers sa personne. En conclusion, ne cherche pas à maintenir les liens pour sauver l’image, ne cherche pas à forcer la maturité, ne cherche pas à garder ceux qui ne te choisissent pas, cherche à maintenir ta paix, cherche à t’entourer de personnes qui te choisissent pleinement, cherche à te libérer de ce qui t’alourdit et quand tu fais du tri, tu fais de la place et la vie se charge toujours de mieux remplir cette place-là.

Je ne fais pas partie déjà de ceux qui insistent pour maintenir les relations, je pars du principe que comme dans la vie, il y a un temps pour tout, parfois c’est pour la vie, parfois c’est une période donnée, nous jouons un rôle dans la vie de chacun, je ne suis pas attachée aux relations par exemple d’enfance qu’il faut maintenir à tout prix, je suis OK pour découvrir des nouvelles personnes, vivre des nouvelles aventures. Je ne me suffis pas à moi même mais j’ai un coté pantouflarde qui fait que je me sens moins touchée pour ce genre de choses.

Xoxo 💋